Publié le 24 Octobre 2023
La rentrée scolaire s’accompagne depuis quelques années d’un problème récurrent et grandissant : la pénurie de logements étudiants. Dans de nombreuses villes étudiantes, les étudiants ont de plus en plus de difficultés à se loger, et quand ils y parviennent, ils sont parfois obligés de s’éloigner des centres universitaires, ou de se tourner vers des biens plus chers.
Dans de nombreuses régions, la demande est particulièrement élevée, et l’offre ne suit pas. On considère alors qu’il s’agit d’une zone tendue. Cela peut s’expliquer par le grand nombre d’étudiants qui sont à la recherche, sur une même période, de biens locatifs. La montée en puissance des locations saisonnières appauvrit également l’offre, car elle exclut d’office de nombreux biens, les rendant indisponibles pour les étudiants. Mais le phénomène peut aussi toucher l’ensemble des biens locatifs. Dans le sud de la France par exemple, certaines régions subissent une pénurie générale de biens locatifs. Dans le même sens, les conditions d’accès aux logements peuvent être inabordables pour certains étudiants : certains propriétaires exigent des revenus trois fois supérieurs au montant du loyer, un ou plusieurs garants, la souscription à une assurance loyer impayé…
En conséquence, les logements disponibles subissent alors une augmentation des loyers, les rendant moins abordables. Or, les étudiants ont bien souvent des budgets particulièrement restreints. S’ils le peuvent, ils sont alors contraints d’opter pour des locations moins qualitatives ou plus éloignées de centres universitaires, avec les difficultés que cela comporte (trajets plus longs, offre de transport moins étoffée, services administratifs éloignés, services de proximité moins nombreux…).
Les locations étudiantes sont également victimes de leur spécificité. On associe encore trop souvent les étudiants à des dégradations, des regroupements occasionnant des nuisances (fêtes, soirées…), des difficultés ou des défauts d’entretien. Les propriétaires sont alors plus enclins à louer à des actifs âgés ou des familles.
La règlementation sur les locations de courte durée dans certaines villes peut également être un frein. Trouver un logement dans certaines villes en dehors des périodes de rentrée scolaire peut également être parfois très compliquée, les biens étant loués en période estivale en courte durée.
Un chantier de plus, s’il en était besoin, sur lequel le gouvernement devra se pencher rapidement afin de conjuguer pénurie de logements, interdiction de location, et obligations des propriétaires.